A la charge...
Mathieu, le come back. Devant ma porte hier soir. Plus mignon que
jamais, petite tête de chien battu, avec une bouteille de crémant dans
la main gauche et un bouquet de tulipes rouges dans la droite. Ses yeux
me disaient: "je sais bien que j'ai rien à faire ici, mais c'est plus
fort que moi". Sa bouche a juste articulé "j'espère que tu n'avais rien
de prévu...". Si, j'avais prévu de prendre une douche chaude pour me
laver de cette journée de merde et de me mettre au lit pour l'oublier.
Mais bien sur, je l'ai laissé entrer. Il m'a dit avoir cherché à avoir
de mes nouvelles par nos amis communs, mais que c'était le silence
radio, alors, un peu inquiet, il a décidé de prendre les devants au
risque de se prendre un vent.
Cela faisait quelques temps qu'il n'était pas revenu à la charge avec
ses petits messages. Je pensais qu'il avait compris que je n'étais pas
prète, que je n'en avais pas envie, que ça ne m'inspirait rien. J'ai
pas pu le laisser sur le pas de la porte.
Il m'a étonné. Il a
mis de la musique (Pink martini) pendant que je prenais ma douche (on
ne me fait que difficilement changer mes projets en ce moment), a fait
un tour d'horizon de mon frigo désertique et a fini par commander un
truc par téléphone que nous avons attendu à petites gorgées de
crémant... Il a du dire trente fois que s'il me dérangeait je devais le
mettre dehors sans hésiter. Il avait commandé des plats thaïlandais que
j'ai adorés, il m'a raconté des bétises, m'a fait sourire, a même
improvisé une chorégraphie pour me faire rire, ne m'a posé aucune
question sur ce qui pouvait me "coller tant de tristesse sur le visage"
(dixit)... Moi j'étais là, sur mon canap', comme une éponge, avec toute
cette bonne humeur dans mon salon... Puis, alors que la neige tombait à
gros flocons, et qu'entre nous le silence s'installait, il m'a posé une
bise sur la joue et m'a dit "je te laisse".
Finalement j'étais peut-être contente de le revoir...